Dans le nord de la France, une famille tente le tout pour le tout afin de survivre à des pluies extrêmement acides…
Deuxième film de Just Philippot après La Nuée, Acide met en scène Guillaume Canet au milieu d’un chaos en forme d’avertissement quant au changement climatique.
Averses mortelles
C’est en 2018 que Just Philippot, un ancien étudiant de l’Université Paris-VII, où il a décroché un Master en cinéma, sort Acide, un court métrage à la lisière du fantastique. Salué dans des nombreux festivals, dont celui de Sundance aux États-Unis, Acide précède La Nuée, le premier long métrage du cinéaste débutant qui récolte également de nombreuses louanges. En parallèle, Just Philippot décide d’adapter au format long Acide et parvient à convaincre Guillaume Canet de camper le premier rôle.
Dans Acide où l’acteur joue un père de famille aux abois, contraint de fuir avec sa femme et sa fille vers des contrées plus sûres alors que de mystérieuses pluies acides sèment le chaos.
Allégorie
Pur film catastrophe, Acide utilise le changement climatique pour poser les bases d’une histoire certes simple mais pourtant rudement efficace. Confrontée à un cataclysme aussi inédit que meurtrier, une famille se retrouve et essaye de survivre. Basique, le pitch d’Acide l’est certainement mais c’est à n’en pas douter pour mieux nous frapper en plein cœur. Maîtrisant les techniques narratives et formelles avec une maestria qui encourage l’empathie et l’immersion, Just Philippot réussit à flirter avec le fantastique et l’horreur pure sans pour autant jamais laisser de côté ses personnages ou son histoire. Un talent qui confère à Acide un côté très actuel, avec ses thématiques relatives au changement climatique et aux questions sociales, mais aussi une efficacité probante quand il s’agit de jouer avec le champ lexical du film de survie.
Trempés jusqu’aux os
Effrayant car plutôt réaliste, lorgnant vers des films post-apocalyptiques comme La Route de John Hillcoat, Acide est donc une réussite. Dommage que le scénario peine à trouver une conclusion vraiment convaincante, préférant laisser le porte ouverte aux interprétations. Une preuve de l’audace du film mais aussi d’une certaine façon de l’incapacité de ce dernier à vraiment mettre un point final au récit.
Reste qu’Acide réussit là où de nombreux autres films français ont échoué, prouvant au passage une nouvelle fois que oui, le genre fantastique-horreur n’est pas réservé qu’aux Américains et aux Britanniques.
Image : Bonne Pioche Cinéma/Pathé Films