Les amateurs de musique débattent au sujet de cette épineuse question depuis longtemps : quel support possède le meilleur son ? Le CD, le vinyle ou le streaming ? Yvon Mag’ tranche enfin une bonne fois pour toutes !
Depuis l’apparition du streaming, le CD, autrefois dominant sur le marché, a bien dû s’incliner. Le vinyle pour sa part, incontournable dans les années 1960 et 1970, a opéré un spectaculaire come-back. Mais quel support privilégier pour vraiment apprécier la musique ?
Les caractéristiques du disque vinyle
Descendant du 78 tours, un disque de 25 à 30 cm de diamètre, le disque vinyle 33 tours a vu le jour le 18 juin 1948 avant de devenir le support privilégié pour écouter de la musique. Capable de contenir entre 20 et 30 minutes de son par face, contre 3 à 5 minutes pour le 78 tours, le 33 tours a aussi encouragé la création du 45 tours, une version plus petite habituellement exploitée par les maisons de disques pour publier les singles de leurs artistes.
Aujourd’hui très populaire, de retour depuis des années dans les supermarchés et les enseignes spécialisées, le vinyle présente de nombreux avantages qui expliquent son succès mais aussi le fait qu’il résiste encore et toujours au streaming. Ce qui est plutôt ironique compte tenu du fait qu’au début des années 1980, le vinyle a bien failli disparaître totalement quand le CD a fait son apparition. Mais avant de justement parler du CD, abordons les avantages du disque vinyle.
- Une qualité sonore incomparable : tous les plus grands artistes de l’histoire, de David Bowie aux Beatles, en passant par Aretha Franklin, Diana Ross, Michael Jackson ou même Led Zeppelin, ont pensé leur musique pour le vinyle. Le 33 tours qui est capable de stocker des informations sonores à de très hautes fréquences mais qui sait aussi retranscrire plus généralement la musique en mettant en avant ce que les amateurs du support qualifient souvent de « chaleur ». Sur un vinyle, la musique n’est pas compressée et peut donc s’apprécier dans toute son « entièreté ». Les petits craquements que l’on entend parfois quand on pose le saphir sur le disque faisant partie intégrante du plaisir que les défenseurs du vinyle ressentent quand ils écoutent leurs groupes préférés.
- Le rituel du vinyle : écouter un vinyle ne se résume pas à apprécier de la musique. Non car quand on écoute un vinyle, on écoute « vraiment » de la musique. On se pose, on sort délicatement le disque de sa pochette, on souffle un peu dessus pour retirer la poussière, on pose le disque sur la platine et on applique délicatement encore une fois le saphir sur le disque avant de confortablement s’installer pour apprécier la musique.
- Les pochettes : dans les années 1960 et 1970, les artistes ont commencé à apporter un soin particulier à la création de véritables œuvres d’art pour les pochettes de leurs albums, faisant souvent appel à des artistes. On peut par exemple citer Andy Warhol avec The Velvet Underground et le fameux disque de la banane ou encore Sticky Fingers, l’album des Rolling Stones dont la pochette était équipée d’une véritable fermeture éclair. Les Beatles, avec Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band ou encore Led Zeppelin avec Physical Graffiti ont imposé de nouveaux standards grâce à des compositions photographiques qui, en grand format, prenaient tout leur sens. Quand le CD a pris le dessus, forcement, ces pochettes se sont vues miniaturisées en même temps que leur fort impact visuel. Ceci explique d’ailleurs le fait qu’avec le temps, les vinyles sont aussi devenus de purs objets de décoration, avec ces fameux cadres spécialement conçus pour mettre en valeur les disques.
Les caractéristiques du CD
Apparu le 17 août 1982 à Hanovre, le CD a fait office de véritable révolution dans le monde de la musique. À sa sortie, il est alors devenu évident que le CD allait ringardiser le vinyle, même si, des décennies plus tard, ce dernier prendrait sa revanche.
À ses débuts donc, le CD a mis en avant de sérieux avantages. Il n’était tout d’abord plus nécessaire de retourner le disque pour apprécier un album dans sa totalité. Le son semblait lui aussi meilleur. Plus pur en tout cas. Finis les petits craquements !
Niveau technique, le CD permet de retranscrire de la musique selon un échantillonnage de 44,1 KHZ avec une plage dynamique bien supérieure à celle du vinyle. En d’autres termes, le CD est en mesure de retranscrire les sons avec une plus grande amplitude. Numérique, il a très tôt mis en avant une pureté appréciée par certains mais décriée par d’autres, qui ont toujours préféré la chaleur et le côté vintage du vinyle.
Le CD a aussi permis aux artistes de travailler leur image avec des packagings certes moins spectaculaires que ceux du vinyle mais néanmoins appréciables. On parle ici des fameux digipacks, ces emballages en carton dépliables ou des beaux coffrets qui ont vu le jour depuis le début des années 1980 pour la plus grande joie des collectionneurs.
La révolution du streaming
Inventé à la fin des années 1990 mais vraiment devenu incontournable au début des années 2000 avec l’apparition des premiers lecteurs à bas prix, le MP3 a lui aussi fait office de révolution. Grâce à lui, terminés les imposants baladeurs cassettes ou CD ! Grâce au MP3, la musique peut s’inviter partout. Il est carrément possible de faire tenir des centaines d’heures de son dans la paume de sa main. Un format qui n’a fait que prendre de l’importance avec des services de streaming en ligne illimités comme Spotify ou Deezer.
Pourtant, le streaming est loin de n’avoir que des adeptes. Proposant souvent une musique très compressée, il ne rend pas justice, selon les aficionados du vinyle ou du CD, à la musique telle qu’elle a été enregistrée par les artistes. Et la plupart du temps, c’est d’ailleurs le cas ! Le MP3 basique par exemple, propose une qualité plus qu’approximative. Pour autant, le format FLAC en revanche, s’avère beaucoup plus convainquant, même s’il est également plus lourd et prend plus de place sur les disques-durs. Pour le streaming en ligne, des plates-formes proposent une qualité sonore beaucoup plus élevée, à l’image de Tidal. Il est aussi possible, même si cela consomme plus de datas, d’effectuer des réglages sur les autres plates-formes comme Spotify. Des sites qui proposent, pour un abonnement à peu près équivalent à une douzaine d’euros par mois (parfois moins avec les offres étudiants) d’avoir accès à une quantité impressionnante d’albums, peu importe le style musical ou l’époque.
Pas de quoi néanmoins convaincre les férus du musique dite « physique », qui sont d’ailleurs responsables du retour en grâce du vinyle et qui bien souvent, sont aussi ceux qui achètent toujours des CD.
Vinyles, CD et streaming : le résultat du match !
Plus pratique, moins cher, le streaming domine aujourd’hui le marché. On parle d’ailleurs plus souvent du nombre de streams que d’albums vendus pour mesurer le succès d’un artiste. Pour autant, le vinyle se vend toujours très bien, même si le prix plus élevé, le rend moins accessible. Le CD en revanche, ne cesse de perdre du terrain. Alors quel format choisir ?
Il faut tout d’abord souligner qu’il n’est justement pas obligatoire de choisir. On peut très bien posséder une collection de CD et de vinyles puis apprécier le côté pratique du streaming pour écouter de la musique partout, dans la voiture ou via les enceintes connectées, sur un smartphone ou une tablette.
Cela dit, si c’est la qualité que vous recherchez, le vinyle et le CD sont bien sûr toujours recommandables. Deux supports qui glorifient le son tout en apportant une vraie chaleur qui passe bien sûr par le côté « format physique ». Avec le streaming, la magie des pochettes et des bibliothèques joliment remplies de disques, disparaît totalement et c’est dommage. Les disques encouragent également une écoute plus concentrée et rendent justice aux albums, alors que streaming semble pour sa part plutôt encourager le papillonnage avec les playlists et les albums que l’on écoute rarement en entier.
Et vous, comment écoutez-vous votre musique ?
Image : Mick Haupt-Unsplash