Dans un futur proche, les États-Unis se déchirent au cours d’une guerre civile qui voit l’armée du gouvernement affronter celles des États dissidents, alors que plusieurs milices sèment le chaos. Au milieu de cette gigantesque poudrière, une équipe de journalistes tente de rallier la capitale pour rencontrer le président…
Nouveau film d’Alex Garland, Civil War est le carton de ce printemps. Un film puissant et audacieux, qui divise également beaucoup.
Au milieu du chaos
Alex Garland, qui pour rappel, s’est tout d’abord fait connaître en tant qu’écrivain puis comme scénariste (on lui doit 28 jours plus tard notamment), a bâti le script de Civil War en se livrant à une simple extrapolation, à partir de la situation actuelle des États-Unis : et si le président était un véritable dictateur en puissance ? Et si les décisions de ce dernier encourageaient des États à réclamer leur indépendance, déclenchant alors une nouvelle guerre civile ?
Effrayant, Civil War l’est donc assurément, pour la simple et bonne raison que son scénario entretient plusieurs liens avec notre présent. Un réalisme renforcé par le choix d’Alex Garland d’avoir placé sa caméra aux côtés d’un groupe de journalistes qui tentent le tout pour le tout afin de décrocher une interview du président. Ils ne sont pas armés, si ce n’est de leurs appareils photos, et observent le conflit tandis qu’ils cheminent à travers un pays mortellement fracturé.
Guerre à l’intérieur
Authentique film de guerre, ou plutôt de guérilla, Civil War met les formes pour nous plonger au cœur de l’action. Entre scènes intimistes brutales et séquences plus amples, comme ces incroyables plans d’hélicoptères qui progressent vers Washington D.C., le long métrage prend la forme d’une éloquente métaphore sur la capacité de l’homme à s’habituer à tout.
À la recherche du cliché parfait, les personnages, remarquablement campés par Cailee Spaeny (Priscilla), Kirsten Dunst (Spider-Man), Wagner Moura (Narcos) et Stephen McKinley Henderson (Dune), subissent la guerre mais s’en nourrissent également, voyant peu à peu leur âme gangrenée par une violence qui devient sans cesse plus proche et plus brutale. Garland ayant de plus fait en sorte que nous puissions pleinement nous identifier à ses protagonistes pour encore un peu plus amplifier son propos.
Grand film politique, allégorie marquante et véritable uppercut visuel, Civil War est sans aucun doute le grand choc cinématographique de ce printemps. Un film qui divise déjà le public et la critique mais qui, dans tous les cas, ne laisse personne indifférent.
Image : A24/Metropolitan FilmExport