De retour au pays après avoir combattu dans les tranchées, un homme prend part à la machination organisée par son oncle afin de déposséder les membres de la tribu des Osage…
Adaptation du roman éponyme de David Grann, Killers of the Flower Moon est aussi et surtout la chronique du Règne de la terreur, une période de l’histoire américaine qui a vu de nombreux amérindiens Osage se faire tuer dans l’indifférence totale.
Leçon d’histoire
Là est premier mérite du nouveau film de Martin Scorsese : mettre en lumière la tragédie des Osage, ce peuple amérindien victime de la cupidité d’hommes prêts à tout pour les déposséder de tous leurs biens. Une histoire que le réalisateur américain raconte avec brio, dans un film fleuve de plus de 3h20, afin de non seulement rétablir la vérité, mais aussi de donner une voix aux victimes pendant longtemps ignorées de tous.
Réunissant pour la première fois ses deux acteurs fétiches, Robert De Niro (10 films ensemble) et Leonardo Di Caprio (6 films ensemble), Martin Scorsese permet aussi à Lily Gladstone de briller à l’écran dans une authentique tragédie qui résonne avec force et éloquence. Exigeant, d’une beauté inouïe, formidablement rythmé et monté, filmé au cœur de paysages à la beauté crépusculaire, Killers of the Flower Moon est ce que l’on appelle un chef-d’œuvre.
Du sang sur les mains
Quelque-part entre le western et le drame intimiste, Killers of the Flower Moon va au bout des choses en rendant justice aux Osage, tout en tentant de comprendre les motivations de ceux qui ont essayé de les éradiquer, en utilisant des moyens perfides. Au premier plan, Leonardo Di Caprio, troublant, trouve l’un de ses rôles les plus complexes tandis qu’à ses côtés, Robert De Niro fait à nouveau montre d’un talent incroyable pour camper les tyrans, face à une Lily Gladstone qui, quant à elle, incarne cette innocence sacrifiée sur l’autel du profit.
Interrogeant les fondations de l’Amérique, Martin Scorsese fait ici preuve d’autant de talent que d’intelligence. En pleine possession de ses moyens, il signe un film ahurissant de maîtrise, parcouru d’images marquantes. Une œuvre parfois oppressante, qui ne retient pas ses coups pour au final nous inciter à y penser longtemps après la projection.
Image : Imperative Entertainment, Appian Way, Apple Studios, Sikelia Productions