Un ancien Marine se rend dans une petite ville afin de payer la caution de son cousin auprès du tribunal. À peine arrivé, il est arrêté sans motif valable par la police, qui s’empresse de lui confisquer son argent. Dès lors, l’homme n’a plus qu’un objectif : récupérer son dû !
Réalisateur américain, Jeremy Saulnier s’est imposé ces dernières années comme une valeur sûre du polar américain badass. Alors que vaut son dernier film, disponible sur Netflix ?
Dans la chaleur de la nuit
Remarqué avec le troublant Blue Ruin, Jeremy Saulnier a mis un bon coup de pied dans la fourmilière avec le percutant Green Room avant de confirmer son talent avec Aucun homme ni dieu. Un réalisateur qui revient aujourd’hui avec Rebel Ridge, soit un thriller old school porté par Aaron Pierre, AnnaSophia Robb et Don Johnson.
Relents d’Amérique profonde
Avec son postulat plutôt simple mais efficace, Rebel Ridge joue la carte du polar brut de décoffrage. Dans un premier temps en tout cas car si Jeremy Saulnier n’esquive pas l’action, il sait aussi ménager son suspense. Un peu trop peut-être… Ce qu’il faut comprendre par là, c’est que Rebel Ridge se perd parfois en circonvolutions et en détours inutiles, qui nuisent un peu à la puissance de son propos. L’histoire, qui n’est pas sans rappeler celle du premier Rambo ou de films comme Road House, avec son inconnu qui débarque dans une petite ville pourrie jusqu’à l’os, évolue ainsi vers quelques chose de plus cérébral pour livrer au final une réflexion sur le racisme latent et la corruption. On salue l’initiative mais le résultat manque un peu de liant.
Hard Boiled mais pas trop
Le Hard Boiled est un sous-genre du polar dans lequel un héros lutte contre la corruption ou le crime organisé en utilisant des méthodes souvent brutales. Une définition qui correspond plutôt bien à Rebel Ridge si ce n’est qu’ici, encore une fois, le scénario n’assume jamais complètement les codes du genre pour tendre vers quelque chose de plus cérébral. Ce qui l’empêche au final de vraiment taper aussi fort qu’espéré. Aussi fort que Green Room par exemple qui, à ce jour, reste le meilleur film de Saulnier.
Image : Netflix