Sur Crooked Island, une île située à une cinquante de kilomètres de la cote, les habitants voient débarquer leur nouveau pasteur. Charismatique et mystérieux, l’homme d’église ne tarde pas à fédérer la population autour de ses sermons, à proprement parler miraculeux…
Salué à juste titre pour ses séries The Haunting of Hill House et The Haunting of Bly Manor, déjà sur Netflix, Mike Flanagan revient au charbon et abandonne pour l’occasion les maisons hantées.
D’après un scénario original, qui n’est pas sans rappeler certains fameux romans de Stephen King, le réalisateur prend son temps pour construire une ambiance inquiétante et sait ménager ses effets.
À tel point qu’il est relativement difficile, au bout du premier épisode, de deviner la direction que le récit va prendre. C’est d’ailleurs l’une des grandes forces de cette mini-série aussi angoissante que touchante.
Crise de foi
Dissertant autour de thématiques relatives à la religion, à la rédemption et au deuil, Sermons de Minuit (ou Midnight Mass en version originale) impressionne par sa maîtrise narrative et formelle. Alors que l’histoire se déroule doucement, ponctuée de véritables moments de flippe, Mike Flanagan construit un univers visuellement très abouti, et nous livre régulièrement d’authentiques tableaux de maître qui prouvent à eux seuls à quel point le metteur en scène est talentueux.
Exigeante, car parcourue de longues plages de dialogues, sa nouvelle création l’est assurément. Mais il convient vraiment de s’y abandonner pour en apprécier toute la richesse. Sermons de Minuit s’imposant au final comme une fresque aussi superbe d’un point de vue visuel qu’immersive. Un vrai trip horrifique, intelligent et profond, dont vous ne sortirez pas indemne !
Tous à la messe
L’autre coup de génie de Mike Flanagan est d’être parvenu à renouveler totalement l’une des figures les plus emblématiques du cinéma d’épouvante. Figure au sujet de laquelle nous ne dirons rien histoire de ne pas vous gâcher la surprise.
Sachez juste qu’ici, l’horreur n’est pas vide de sens. Nul jump scares ou autres ficelles narratives trop évidentes dans Sermons de Minuit mais des frissons solides, qui restent chevillés au corps jusqu’à la conclusion tétanisante.