Charlie, un professeur d’écriture, vit reclus chez lui d’où il enseigne à distance à des étudiants. Si Charlie ne sort plus de chez lui, c’est qu’il pèse 272 kg. Déprimé, il ne cesse de se noyer dans la nourriture, au grand dam de son aide à domicile qui fait tout pour l’aider…
Adaptation de la pièce de théâtre éponyme par l’auteur lui-même, à savoir Samuel D. Hunter, The Whale voit revenir sur le devant de la scène Brendan Fraser, l’ex-enfant chéri d’Hollywood, après plus de 10 ans passés sur les plateaux de tournage de séries B et autres films sitôt sortis sitôt oubliés. Le comédien ayant par ailleurs remporté de nombreuses récompenses pour sa performance, dont l’Oscar du meilleur acteur. Une performance il est vrai impressionnante, dans un film plein de sincérité mais relativement maladroit.
Détresse totale
Darren Aronofsky n’a jamais eu peur des grands écarts, en enchaînant les projets parfois radicalement différents, comme Requiem for a Dream et The Fountain, ou Noé et Mother !. Et c’est précisément après le cauchemardesque (dans le bon sens du terme) Mother !, que le cinéaste revient à un cinéma plus simple avec The Whale.
The Whale-tler…
Malgré tout, The Whale rappelle fortement un autre film du réalisateur, à savoir The Wrestler. En effet, les deux longs métrages sont des drames relativement épurés qui mettent en scène un père en détresse amené à renouer avec une fille pleine de ressentiment. Les deux personnages sont également physiquement accidentés avec d’un côté un catcheur de l’extrême souffrant de sérieux problèmes de cœur et de l’autre un homme touché par une obésité morbide également menacé par une affliction cardiaque potentiellement fatale. Un postulat de départ commun que Darren Aronofsky ne transcende pas réellement, se contentant presque de filmer son acteur principal alors que le scénario prend presque consciencieusement la peine d’éviter toute prise de risque.
Tragédie ordinaire
Malgré tout, le fait de faire autant confiance à Brendan Fraser s’avère payant tant l’acteur s’investit pleinement. Certes aidé par des prothèses plus vraies que nature dans un rôle totalement calibré pour les cérémonies de récompenses, l’ex-George de la jungle fait montre d’une sensibilité à fleur de peau face à laquelle il semble difficile de rester insensible. Un acteur magnifiquement épaulé par les formidables Hong Chau et Sadie Sink (de Stranger Things), au sein d’un décorum unique, qui peu à peu, semble se refermer sur cet homme piégé dans son propre corps à cause d’une dépression inextricable.
Rédemption
Sage, probablement trop d’ailleurs, un peu effacé, Darren Aronosky réussit néanmoins l’essentiel. Pour autant The Whale s’avère aussi parfois maladroit et prévisible. Un peu trop long, il étire inutilement son propos et, contrairement à The Wrestler, ne s’avère ainsi pas aussi poignant qu’espéré. Même si au fond, Brendan Fraser à lui seul mérite qu’on fasse preuve d’indulgence envers la mise en scène un peu impersonnelle et l’écriture un peu mince du film.