Une étude scientifique récente révèle que l’alcool joue un rôle majeur dans la majorité des violences sexistes et sexuelles (VSS) en milieu étudiant. Plus de la moitié des cas d’agressions rapportés implique une consommation d’alcool, mettant en avant la nécessité de renforcer la prévention.
L’enquête, menée par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a été réalisée grâce aux témoignages de plus de 66 000 étudiants. Elle met en lumière les liens étroits entre la consommation d’alcool et les agressions sexuelles.
L’alcool, facteur aggravant des violences ?
Selon cette étude, l’alcool est présent dans plus de la moitié des violences rapportées. En effet, 62 % des tentatives d’agressions sexuelles, 56 % des agressions sexuelles, 42 % des tentatives de viol et 43 % des viols ont lieu dans des situations où l’agresseur, la victime ou les deux ont consommé de l’alcool. La vulnérabilité liée à la consommation excessive d’alcool est un point central : elle est souvent exploitée par les agresseurs pour commettre des actes de violence.
Parmi les victimes, la majorité déclare que ces agressions ont eu lieu lors de soirées étudiantes ou autres contextes festifs : bars, boîtes de nuit, fêtes ou voyages étudiants.
Les autres substances sont moins souvent signalées dans le cadre de situations de violences sexuelles : 3 à 6 % des victimes déclarent par exemple avoir consommé du cannabis avant les faits et 8 à 13 % estiment que c’était le cas de l’auteur.
Des violences peu signalées et un besoin de prévention accru
Malgré la gravité des faits, la fréquence de dépôt de plainte auprès des forces de police ou de l’autorité judiciaire ainsi que la saisine des établissements d’enseignement supérieur est faible. L’étude révèle que la probabilité de dépôt de plainte varie en fonction de la qualification des faits et du niveau de consommation d’alcool de la victime.
Pour faire face à ces constats, l’étude préconise d’accélérer les actions mises en place dans le cadre du Plan national de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche ainsi que d’intensifier la prévention des consommations excessives d’alcool en milieu étudiant.
Pour en savoir plus, découvrez l’ensemble de l’étude.
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