69 % des français pensent-ils que les femmes et les hommes hétérosexuels ne présentent pas de risques d’attraper le VIH ? C’est en tout cas ce que révèle le rapport The Sex of our Nations, qui révèle un manque d’acceptation et de compréhension de la sexualité et de la santé sexuelle au sein de six grandes nations européennes.
L’enquête Tackle HIV a été menée par l’ancien grand joueur du rugby gallois Gareth Thomas, en partenariat avec Terrence Higgins et ViiV Healthcare. Elle a été réalisée sur un échantillon de 6 000 adultes issus de six nations : Angleterre, Écosse, Irlande, Pays de Galles, France et Italie.
Des idées reçues persistantes
Cette enquête délivre des résultats pour le moins… surprenants. En effet, seuls 26 % des personnes interrogées ont rapporté avoir déjà fait un test pour dépister d’éventuelles IST, et ce chiffre descend à 22 % pour les tests VIH. 28 % des personnes interrogées ont d’ailleurs déclaré qu’elles n’envisageraient pas de faire un test pour le VIH.
Comment cela se fait-il ? Eh bien, à en croire les résultats de l’enquête, cela est dû au fait que ces personnes ne se considèrent pas à risque. Il existe visiblement un manque important de connaissances sur le sujet puisque 50 % et 52 % des personnes interrogées ont indiqué ne pas penser que, respectivement, les hommes hétérosexuels et les femmes hétérosexuels sont exposées au risque d’être contaminé par le VIH.
Cela est évidemment faux. L’enquête nous apprend à ce propos qu’en Angleterre, en 2020, la moitié des nouveaux diagnostics de VIH concernaient des personnes hétérosexuelles (49 % des cas).
Des risques pour la santé
Ces idées reçues sont très préjudiciable pour la santé, comme l’explique le Docteur Nneka Nwokolo, médecin consultant honoraire en santé sexuelle et dans le VIH, directrice médicale chez ViiV Healthcare : “Nous constatons une augmentation des diagnostics tardifs, souvent chez les personnes qui ne pensent pas être à risque et qui n’ont donc pas fait de test. Un diagnostic précoce du VIH signifie un traitement plus précoce ; les personnes vivant avec le VIH sous traitement efficace ont non seulement la même espérance de vie que quiconque, mais peuvent vivre une vie normale et en bonne santé.”
La méconnaissance du sujet a aussi tendance à affecter les vies de couple. En effet, 58 % des répondants de l’enquête rapportent que si leur partenaire est diagnostiqué par le VIH, ils mettraient (18 %) ou pourraient mettre (40 %) fin à leur relation. Cela est, dans 83 % des cas, parce que les personnes concernées auraient peur d’elles-mêmes acquérir le VIH. Pourtant, une personne vivant avec le VIH sous traitement efficace ne transmet par le VIH à ses partenaires sexuels.
Vous l’aurez compris, un grand nombre d’idées reçues circulent encore sur le VIH. Du coup, si vous avez envie de casser vos préjugés et de vous informer sur le sujet, on vous conseille d’aller faire un tour sur le site de Sidaction.