Quelles bonnes questions faut-il se poser, alors qu’on manque d’expérience, avant de se lancer dans ses premiers entretiens d’embauche ?
Avant toute chose, bien se renseigner sur la politique de l’entreprise est un préalable indispensable. Rester authentique en est un autre car, en face, c’est un homme ou une femme que vous risquez d’ennuyer à force de poncifs et de banalités.
Les recruteurs obéissent-ils à des modes pour choisir leurs questions ?
Des questions basiques qui existaient il y a 20 ans seront encore posées dans 20 ans ! Ce sont les fondamentaux tournés sur la personne, la forme la plus connue étant « quelles sont vos qualités et vos points d’amélioration ? ». Tout recruteur veut savoir si un candidat se connaît et sait parler de lui. Et on s’aperçoit que les candidats ne se connaissent pas… Autres questions classiques, celles qui tournent autour de la motivation : « pourquoi êtes-vous face à nous, qu’est-ce qui vous intéresse dans le poste ET dans l’entreprise… ? ».
Comment se préparer à répondre à ces fondamentaux ?
Pour montrer sa motivation, il faut montrer que l’on est venu pour le poste mais aussi pour l’entreprise. En plus de connaître son offre de services et de produits et son organisation, connaître un minimum la politique RH (ressources humaines) de l’entreprise est fondamental : quels types de collaborateurs recherche-t-elle en priorité ? Quelles écoles ont-ils faits ? Quel est l’âge moyen des salariés ? Leur ancienneté dans l’entreprise ? LinkedIn est l’outil de base pour dénicher ces infos. N’hésitez pas aussi à « googleliser » le nom de celui qui va vous recevoir pour voir où il se situe, son parcours, sa tête. Les recruteurs font pareils. On peut découvrir que l’on a eu le même parcours, fréquenté la même école, la même entreprise, se découvrir des atomes crochus… C’est une accroche. « Vous avez été chez X, moi aussi… ».
Comment bien répondre aux questions liées aux qualités et défauts ?
Sortons avant tout des réponses « bateau » ! « Je suis perfectionniste parce que j’ai le goût du meilleur », « Je suis obstiné, têtu mais persévérant »… Tout le monde peut le dire et il faut le prouver ! Ce n’est pas une thérapie non plus : on est plutôt là pour insister sur les points forts qui nous caractérisent. Par exemple « Je suis un bon animateur d’équipes ». Et il faut immédiatement l’exemple pour légitimer cette affirmation : « J’ai le BAFA, j’ai fait des colonies, je suis capitaine de mon équipe sportive, etc. ». Le point faible ou d’amélioration pourrait être que l’on a du mal à travailler seul. Le dire, c’est de toute façon mieux car cela évite que l’on nous mette d’entrée de jeu tout seul !
Quel est le bon équilibre entre authenticité et originalité ?
Le pire pour un recruteur, ce sont les discours stéréotypés, d’entendre les mêmes choses de la part de tous les candidats. Sans pour autant chercher l’originalité ou l’extravagance, il faut quand même pouvoir donner le sentiment, quand vous le dites, que cela vous appartient. Il faut être vrai. N’essayez pas d’ailleurs de vous fondre dans de ce que vous croyez que les recruteurs attendent de vous. C’est trop compliqué et si vous vous travestissez, ce sera difficile de coller si on vous propose un autre poste.
En dehors des « basiques », quelles sont les autres questions préférées des recruteurs ?
« Quelle a été votre meilleure expérience ? ». Le recruteur veut voir ce qui importe au candidat, pourquoi, quelles compétences il a mis en œuvre pour cette expérience, etc. Il ne faut pas être « sec », avoir de la matière pour étayer ce que l’on dit. On peut aussi demander au candidat s’il a le sentiment d’avoir vécu un échec. Cette question n’est pas un piège. Elle sert à voir quelle est le degré d’exigence du candidat, ce qu’il considère comme un échec, s’il sait en tirer des leçons et ses capacités à rebondir. C’est une autre façon d’aller chercher les qualités et compétences.